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Fin du ticket de caisse le 1er janvier 2023

Une bonne idée, vraiment ?

La loi du 20 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, prévoit qu’au 1er janvier 2023, l’impression automatique des tickets de caisse, des reçus de cartes bancaires ou des bons d’achat ne sera plus systématique. Pour les obtenir, le consommateur devra expressément en faire la demande.

Si la sauvegarde de l’environnement affichée est louable, on peut s’interroger néanmoins sur les impacts au niveau du consommateur.

Témoignage !

Défense de l’environnement ? Vraiment ? Le ticket de caisse n’est plus un droit, au nom de la défense de l’environnement mais à chaque fois que je passe à la caisse, je reçois, un paquet de tickets papier pour de la publicité !

Dans beaucoup de commerces, on me demande si je veux mon ticket de caisse : oui évidemment que je le veux et j’y tiens ! Sinon, comment vérifier qu’il n’y a pas d’erreur, comment faire valoir mes droits si l’article s’avère défectueux, comment avoir la preuve de la date de garantie ? Si je n’ai pas de ticket, c’est le vendeur qui détient les documents nécessaires pour que je lui fasse une réclamation !

Je peux, paraît-il l’avoir sur mon compte client et on peut me l’envoyer sur mon adresse électronique. Et si moi, justement, je ne veux pas de compte client donnant des informations personnelles aux enseignes qui pourront en disposer, voire les vendre pour qu’on m’inonde de publicités ?

Bref, oui je veux mon ticket de caisse. Et je ne veux pas à avoir à le réclamer à chaque fois que je fais un achat. Si la loi impose ce fonctionnement, je compte pour chaque achat que je ferai, demander une facture en bonne et due forme. Résistons à cette mesure hypocrite et stupide.

Ce que pointe le témoignage

Pour convaincre les consommateurs, le principal argument est écologique : la suppression des tickets de caisse évite le gaspillage (33 milliards de tickets de caisse chaque année en France). De plus, cette suppression permet de se dispenser de l’utilisation de produits toxiques (tel le Bisphénol A, perturbateur endocrinien).

L’environnement ?

On peut s’interroger. On change juste de support. On passe du papier au numérique avec terminaux, routeurs pour envoyer les données ; serveurs pour les stocker… L’impact environnemental du numérique est loin d’être anodin. 

En effet, accompagné d’une pièce jointe, un courriel émet 19 g de CO2. Pris individuellement, l’impact est faible, mais quand on le multiplie par 34 millions de messages envoyés toutes les heures (sans compter les spams !), il en va tout autrement…

Pas de reçu, pas de preuve !

En effet, impossible de prouver le contenu de ses achats au vigile de l’enseigne, en cas de contrôle. Pas de preuve pour procéder à un échange, pas de remboursement possible. Pas de vérification envisageable sur le montant payé.

Vous devrez donc soit réclamer votre ticket (le commerçant ne peut s’y opposer), soit opter pour le ticket dématérialisé (à imprimer dès réception dans votre boite mail, ou stocker les données dans un fichier, pour pouvoir avoir une preuve de votre achat).

Les pièges de la dématérialisation

Que ce soit par courriel ou compte de fidélité, cela implique de fournir un minimum d’information à de nombreux magasins. Pratique pour les commerçants ! Vous pourrez ainsi recevoir de nombreuses prospections commerciales, pouvant devenir très envahissantes.

D’autres techniques numériques existent aujourd’hui : sans contact, code-barre, interface sur application bancaire.. Les QR Codes s’avèrent une opportunité pour le commerçant ou enseigne pour ajouter des liens vers le site de la boutique ou de son réseau social, de diriger vers la création d’un compte fidélité.

Et n’évoquons même pas les risques de fraudes, d’arnaques innovantes, bien rodées et efficaces !

Enfin, qu’en est-il des consommateurs en difficulté avec les outils numériques ? La fracture numérique, déjà très présente, risque de s’accroître.