Nous savons tous, désormais, que limiter l’utilisation de la voiture et donc la consommation de carburant peut contribuer de manière importante à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En France, nos transports sont responsables d’1/3 de ces émissions ; le trafic routier en représente 80 % ; la voiture individuelle assure encore 74 % des déplacements domicile-travail.
Le transport ferroviaire régional (TER) représente une alternative extrêmement intéressante de mode de transport quotidien, respectueux de l’environnement et à notre pouvoir d’achat face à l’augmentation exponentielle du prix des carburants. Les voyageurs utilisent les TER dès lors que le réseau se développe, que la fréquence augmente ou que les trains se modernisent. En effet, l’offre TER a progressé de 24 % entre 2015 et 2023 ; la fréquentation a connu une hausse de 54 %.
Encore faut-il que cette offre soit à la hauteur ! Comme l’UFC-Que Choisir a pu le relever dans sa dernière étude (septembre 2024), les carences importantes dans la qualité de service du TER sont un frein majeur à son utilisation en tant que mode de transport quotidien (déprogrammations, annulations, retards….).
Si d’importants investissements ont été faits dans ce domaine par certains Conseils Régionaux depuis 2002 (transfert de compétences), la qualité des TER est encore très largement insuffisante.
La France se situe en 8eme place sur 10 en ce qui concerne la régularité des trains régionaux européens. En 2023, près de 20 % des TER ont été annulés ou retardés. La ponctualité est particulièrement problématique, avec 11 % des TER en retard en 2023, faisant de la France un des plus mauvais élèves européens. Pas glorieux !
Et lorsque le service est trop dégradé, le voyageur est dans l’obligation de revenir à l’utilisation de la voiture (difficultés professionnelles, de garde d’enfants, inconfort….).
De fortes disparités entre régions mais une situation correcte en Bretagne
Notre région se distingue par de bonnes performances et est en tête avec un taux de fiabilité globale de 88,4 %. Néanmoins les performances peuvent être très variables au sein de la région, d’une ligne à l’autre. Ainsi, la ligne Brest-Landerneau-Morlaix est la moins perturbée (2%). Cependant, celle de Quimper-Nantes, parmi d’autres, pose problème (13,5%).
Il n’existe aucune homogénéité, entre les régions, dans l’indemnisation en cas de trafic perturbé. Les indemnisations peuvent être partielles, et même parfois inexistantes, y compris pour les abonnés. L’accumulation des retards ou la multiplication des annulations sont préjudiciables et nécessiteraient bien un geste commercial en faveur des abonnés pour maintenir l’attractivité.
En Bretagne, le dédommagement est de 20 % de l’abonnement mensuel, uniquement pour les abonnés, et s’ils ont subi au moins 5 situations dégradées au cours du mois. Peut mieux faire !
Enfin, Les cartes de réductions « commerciales » de la SNCF, cartes Avantage (jeune, adulte, senior) et carte Liberté, offrent un niveau de réduction variable selon les régions sur les trajets en TER. Facile de voyager d’une région à une autre avec des taux de réduction différents !
En Bretagne, la carte Avantage permet une réduction de 30 %, et 50 % si vous possédez une carte Liberté.
L’UFC-Que Choisir demande une transparence des données par ligne TER, une incitation financière (bonus/malus) pour les exploitants retenus par les Régions, une harmonisation des indemnisations, réductions pour les voyageurs.
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Pour en savoir plus, lisez l’étude :