15 milliards de pots de yaourt en polystyrène
achetés (et jetés) en France, chaque année.
La loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) de 2020 vise, entre autre, à sortir du plastique jetable, à mieux informer le consommateur. Mais aucune mention du polystyrène n’est faite, alors que ce plastique est très polluant et a une grande toxicité lorsqu’il est fragmenté. En effet, son composant, le styrène, est classé comme cancérigène probable et suspecté d’être toxique pour la reproduction.
Néanmoins, à la demande des élus de la majorité présidentielle et suite à un intense lobbying de la plasturgie, l’article 1 visant « à interdire les emballages alimentaires constitués de polystyrène à compter du 1er janvier 2025 » a été entièrement réécrit. Sont désormais concernés par l’interdiction « les emballages en plastique à usage unique non recyclables ». Une nuance qui change tout car les emballages en polystyrène sont aujourd’hui théoriquement « recyclables ».
Si on se penche sur certains contenants jetables en polystyrène (pot de yaourt, barquette…), la France a beaucoup de progrès à faire. Le polystyrène représente 16 % des emballages en plastique mis sur le marché, mais c’est plus d’un tiers des plastiques retrouvés dans la nature. Les USA, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal sont déjà passés à d’autres plastiques recyclables moins problématique comme le polyethylène téréphtalate.
Les pots de yaourts sont particulièrement concernés. Chaque seconde, 500 pots de yaourts sont jetés en France. Souvent, ils se retrouvent dans des décharges, dans la nature où des consommateurs irresponsables les laissent. Puis, les morceaux de plastique rejoignent la mer où l’étendue de la pollution est catastrophique.
L’industrie des produits laitiers est très attachée au polystyrène : léger, peu coûteux, facilement cassable (permet de détacher un pot de son lot).
Les emballages en polystyrène sont théoriquement recyclables, cependant aucun centre de tri en France ne sait le faire. Et seuls 2 % sont recyclés dans des usines spécifiques allemandes ou espagnoles. Mais les granulés obtenus sont de très mauvaise qualité et ne peuvent servir qu’à fabriquer des cintres ou des pots de fleurs, qui endommagés, ne pourront être recyclés.
Les spécialistes pensent d’ailleurs que le recyclage chimique du polystyrène est une impasse technologique. Il ne fera pas disparaître le danger lié à la toxicité du produits, et produira encore plus de déchets.
Alors, un conseil pour votre santé et celle de la planète : achetez des yaourts dont le contenant est en verre ou en carton. Et n’abandonnez aucun déchet dans la nature !
