En France, nos parlementaires rejettent un Nutriscore obligatoire
Dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale 2026, les députés qui avaient adopté en première lecture la mesure imposant l’affichage du Nutriscore, l’ont finalement rejetée en deuxième lecture (120 voix contre 117).
Préalablement, nos sénateurs s’étaient opposés à la mesure malgré des négociations excluant les produits avec label de qualité (Labels routes, AOP, IGP) de cette obligation. Cette mesure prévoyait que les entreprises qui refusaient d’apposer ce logo qui indique la valeur nutritionnelle des aliments, seraient pénalisées par une taxe de 5 % sur leur chiffre d’affaires abondant les caisses de l’assurance maladie.
Le Gouvernement, lui, a estimé la mesure inadaptée et contraire aux normes européennes. Il table davantage sur les entreprises et leur capacité à s’inscrire volontairement dans cette démarche de transparence sur la qualité nutritionnelle de leurs produits. Cependant, jusqu’alors, l’engagement volontaire des géants de l’agro-alimentaire pour le Nutriscore n’est pas très visible !
Dans le même temps, une procédure judiciaire américaine contre des géants de l’agro-alimentaire
La ville de San Francisco lance une procédure judiciaire inédite contre 10 géants de l’agro-alimentaire (chips, plats préparés, sodas, céréales pour enfants…), en les accusant d’avoir créé une crise de santé publique (obésité, diabète et autres pathologies liées à une alimentation de mauvaise qualité), affectant les finances de la ville.
Le Procureur de San Francisco explique que ces entreprises ont conçu et commercialisé des aliments transformés, sans informer les consommateurs de leurs dangers nutritionnels, en toute connaissance. Elles en ont tiré d’immenses profits et doivent maintenant assumer la responsabilité des dommages qu’elles ont causés.
La malbouffe a un coût très important pour la société
En effet, de nombreuses études scientifiques fiables ont confirmé la nocivité des aliments ultra-transformés. Elles ont démontré que le risque de maladies chroniques est amplifié par une consommation excessive d’aliments ultra-transformés, trop gras, trop sucrés, trop salés… qui intègrent de nombreux additifs (émulsifiants, édulcorants, exhausteurs de goût, conservateurs, colorants…) dont les effets cumulés sont inquiétants.
Alors que les dépenses de santé explosent, il est urgent de mettre en place des politiques publiques de prévention (dont le Nutriscore), malgré le lobbying des géants de l’agro-alimentaire.
En espérant que cette initiative de San Francisco vienne bouleverser les rapports de force établis par le lobbying des géants de l’agro-alimentaire, et qu’elle impulse, enfin, une politique publique en faveur de la santé des consommateurs
—–
Pour plus d’informations :
https://www.quechoisir.org/actualite-budget-2026-nutri-score-ca-ne-passe-toujours-pas-n173058/



