L’utilisation des cartes bancaires provoque souvent des litiges. Les banques font pourtant un effort d’information important pour mettre en garde et conseiller leurs clients. A titre d’exemple, un client peut recevoir le message suivant :
« La Banque Postale ne demande JAMAIS à ses clients de lui fournir des informations bancaires, ni les codes que vous auriez reçus par sms (pour valider une opération ou annuler ou activer une fonctionnalité) quelle que soit la raison invoquée, ni même pour votre sécurité. Que ce soit par téléphone, e-mail ou n’importe quel autre moyen, ne répondez pas à la sollicitation et alertez immédiatement votre conseiller. »
Si on a fait preuve de négligence, il sera très difficile de se faire rembourser car la banque considère qu’elle n’est pas responsable.
Mais en l’occurrence, notre adhérent a eu affaire à des escrocs particulièrement inventifs et retors. Monsieur A. est en recherche d’emploi, il a de petits revenus et dispose d’une carte bancaire classique auprès de la Banque Postale.
Lorsqu’il reçoit par voie postale le 7/10/2021, alors qu’il n’a fait aucune demande, une carte platinium haut de gamme, il s’en étonne. Le lendemain, une personne l’appelle au nom de la Banque Postale pour signaler que cette carte lui a été adressée par erreur et qu’il doit la renvoyer à une adresse qu’on lui donne, ce qu’il fait immédiatement par chronopost.
Le 12/10/2021, la même personne confirme la réception par téléphone et lui demande de confirmer ses coordonnées et les codes d’utilisation de sa carte initiale, ce qu’il fait. C’est alors que notre adhérent constate des retraits sur son compte bancaire pour un montant total de … 10 762,51 € !
Ce même jour, la Banque Postale lui envoie un message indiquant que sa carte initiale (qui est toujours en sa possession), a « pu être détournée et peut occasionner des opérations frauduleuses ». Bien évidemment, celle-ci est immédiatement mise en opposition mais le mal est fait.
M. A. fait une réclamation à la Banque Postale qui lui répond qu’il a fait preuve d’ « une négligence grave » et refuse toute indemnisation. Notre adhérent est sommé de rembourser les sommes prélevées qui ont mis son compte dans le rouge. Il dépose plainte auprès de la gendarmerie le 14 octobre.
Désemparé, il nous contacte le 24/10/2021. Après une étude attentive de son dossier, nous nous interrogeons. Comment l’escroc a-t-il eu ses coordonnées pour lui envoyer la carte platinium ? La carte Platinium n’a jamais été activée par M. A. : comment se fait-il qu’on puisse l’utiliser ? Comment l’escroc a-t-il pu recevoir de l’argent dans des bureaux de tabac alors que la carte est toujours en sa possession? Pourquoi la Banque Postale, au vu des montants prélevés hors de proportion avec les avoirs de notre adhérent, n’a-t-elle pas un système de blocage ?
Nous intervenons auprès de l’établissement bancaire pour défendre notre adhérent qui, certes n’a pas été assez prudent, mais compte tenu de la manœuvre utilisée, il n’était pas facile de comprendre la situation. Nouveau refus de la Banque Postale. Nous conseillons à M. A. de déposer un dossier auprès du médiateur de cette banque, ce qu’il fait le 16 novembre.
Le janvier 2022, Victoire ! notre adhérent nous envoie copie du courrier de la Banque Postale qui l’informe que son compte va être re-crédité de 10 762,51 € ainsi que des 112,92 € qui y avaient été ajoutés.
Mais attention, chaque cas est particulier. NE JAMAIS DONNER SES COORDONNÉES BANCAIRES ET SES CODES PAR TÉLÉPHONE OU SMS!