Madame G. fait remplacer ses fenêtres dans le but de mieux isoler son logement. Tout de suite, elle constate un manque d’étanchéité de l’installation. Elle met en cause les poseurs qui, à son avis, ont manqué de professionnalisme. Elle demande son avis à un expert qui lui facture un peu plus de 600 euros et elle attend son rapport qui ne vient pas. Consulté par l’AL celui-ci nous dit que le contrat signé était seulement une mission de « mise en cause » ! Et pourtant…
Madame G. trouve qu’elle dépense énormément en chauffage et soupçonne son bow-window d’en être en partie responsable parce que ses fenêtres sont en simple vitrage. Elle fait appel à un professionnel qui installe un double vitrage. Puisque les fenêtres vont être changées, elle en profite pour faire remplacer les menuiseries en bois, abîmées, avec ouverture à la française par des éléments, en matière plastique coulissants, qui seront moins encombrants à l’ouverture. Tout de suite, elle constate un manque d’étanchéité de l’installation confirmé par une bougie dont la flamme s’incline fortement sous le souffle du courant d’air. Elle met en cause les poseurs qui, à son avis, ont manqué de professionnalisme, omettant par exemple de placer certaines baguettes et joints déballés et aussitôt rangés dans leur fourgonnette.
L’hiver vient confirmer ses appréhensions : sa facture de chauffage n’a jamais été aussi élevée alors que l’hiver a été doux et qu’elle n’a pas changé ses habitudes.
Pour y voir plus clair, elle demande une expertise à un cabinet de Rennes et Mme G. attend le rapport qui ne vient pas en dépit de ses appels téléphoniques qui tombent systématiquement sur un répondeur quelle que soit l’agence, à Rennes, à Nantes ou dans la Sarthe. Elle a déboursé plus de 600 € et voudrait bien connaître les conclusions de l’expert.
Elle vient nous voir, nous téléphonons et tombons, nous aussi, sur une boîte vocale. Mais un peu plus tard, quelqu’un nous rappelle. Cette personne nous explique que, pour ce prix-là, ce ne pouvait être une expertise qui aurait demandé de faire appel à un menuisier pour démonter les fenêtres, afin de vérifier si la pose avait été faite « dans les règles de l’art » ce qui, à son avis n’est pas le cas. Mme G. a simplement signé une demande de « mise en cause » et c’est ce qui a été fait puisque l’expert est intervenu à plusieurs reprises auprès du professionnel. De toutes façons, les fenêtres actuelles ne peuvent pas être aussi étanches que les précédentes parce que des baies coulissantes laissent passer beaucoup plus d’air que lorsque l’ouverture est à la française qui permet de poser des joints plus efficaces. L’expert confirme notre analyse, à savoir que, dans ce cas, le professionnel a manqué à son obligation d’information. Il ajoute que, de plus, contrairement à ce qui a été affirmé par le professionnel à notre adhérente, les caractéristiques des menuiseries plastiques posées ne doivent pas être éligibles au crédit d’impôt. Nous en sommes là aujourd’hui avec la perspective d’un litige qui va durer.
Cet article a pour intention d’attirer votre attention sur le caractère anormalement ambigu du document signé par notre adhérente. Il porte bien dans son titre « Expertise » et même « Judiciaire » ce qui est évidemment faux. Mais à l’intérieur, il est bien spécifié qu’il s’agit d’une « mise en cause ».(?)
Alors, si vous devez faire intervenir un expert, examinez avec soin le contenu du contrat qu’il vous propose.
Dans le cas de Mme G., constater que les fenêtres laissaient passer l’air, un expert n’était pas nécessaire ! Même un constat d’huissier aurait coûté moins cher à notre adhérente.